jeudi 25 juin 2015

La Grèce face à la finance


Ce qui se joue actuellement en Grèce nous concerne tous au plus haut point, tant l'issue des négociations, entre le gouvernement légitime du peuple grec et les créanciers que personne n'a élu et qui prétendent vouloir influencer économique la Grèce, sera importante pour l'Europe entière.
Le gouvernement et le peuple grec incarnent ainsi toujours cet esprit de résistance face à la dictature des finances après des années de souffrances marquées par des politiques d'austérités drastiques et dramatiques.

Ce temps là est désormais terminé en Grèce, son peuple, en élisant un gouvernement qui agit pour l'intérêt général, a sonné le glas de la révolte face aux banques et a en même temps retrouvé sa dignité que les financiers lui avait enlevé. Et alors que ces derniers, avec la complicité des autres gouvernements européens s'unissent contre la volonté démocratique et légitime du peuple grec, les autres peuples européens et les forces progressistes témoignent chaque jour un peu plus de leur solidarité envers ce qui est en train de s'accomplir en Grèce.

En effet, si lors des premières semaines du nouveau gouvernement, les choses pouvaient paraître mal engagées, à un point tel qu'y compris au sein des forces de gauches certains commençaient à douter des capacités de Tsipras et de son gouvernement, les premières lois, la volonté de fer, le soutien des BRICS et des pays émergents ont profondément changé la donne. Désormais la Russie, la Chine, mais aussi le Brésil, l'Argentine, la Bolivie, et l'Equateur ont tous apporté leur soutien au gouvernement grec. et offrent à ce dernier un moyen de pression contre les créanciers qui pensent toujours pouvoir gouverner le peuple grec. La possible adhésion de la Grèce à la banque de développement des BRICS ( voir : la Grèce et les BRICS ), les futures fournitures de gaz russe, l'achat de pétrole iranien où encore les relations avec les pays progressistes d'Amérique latine ainsi que le soutien à la cause palestinienne témoignent de la volonté du gouvernement grec de favoriser l'émergence d'un monde multipolaire à l'exact opposé d'une domination impérialiste américaine.

Pour l'heure un accord se fait toujours attendre, alors même que le gouvernement grec manifeste depuis le début sa bonne volonté, les créanciers ne cessent d'insulter le peuple grec en demandant des réformes contraires aux principes de Syriza.

Parallèlement ces discussions nous permettent de constater que la sociale-démocratie européenne a définitivement oubliée ses premiers objectifs de dépassement de la société capitaliste pour la remplacer par le socialisme. De même, les notions de marxismes où de luttes des classes sont des choses que les sociaux-démocrates européens ont volontairement supprimé. Combien de gouvernements sociaux-démocrates dirigent aujourd'hui avec la droite ( l'exemple de l'Allemagne l'atteste alors même que le SPD aurait pu former une coalition de gauche avec die Linke et les verts, il a préféré s'allier à la CDU d'Angela Merkel ) alors qu'ils avaient la possibilité de gouverner avec des forces de gauches radicales sur la base de politiques progressistes ?
Combien de gouvernements sociaux-démocrates ont apporté leur soutien au gouvernement de la gauche grecque ? Aucun.

Les socialistes européens préfèrent désormais défendre et sauver les banques ainsi que les intérêts financiers, plutôt que de protéger les intérêts populaires, ceux de la grande majorité des européens.

Le peuple grec nous a néanmoins prouver qu'une alternative à l'austérité et au diktat des banques est non seulement crédible mais aussi réalisable. Par son seul choix démocratique, il a su prouver à l'Europe entière qu'elle n'était pas condamner a choisir entre, d'une part les sociaux-démocrates et les libéraux qui pratiquent la même politique, et d'autre part la remontée des mouvements et des partis ultranationalistes et fascistes.

Nous devons toutefois rester vigilants face aux tentatives de déstabilisations des médias qui ne cessent de crier à la capitulation du gouvernement grec. Une nouvelle fois il est bon de le rappeler : le bras de fer est certes rude mais le gouvernement peut compter sur l'appui et le soutien du peuple grec, qui place une entière confiance en l'action de ses élus pour rétablir la situation et faire face à la crise.

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