jeudi 27 août 2015

Varoufakis leader de la gauche radicale européenne ?


L'échec de l'expérience Syriza ( voir : la démission d'Alexis Tsipras ) et la capitulation du gouvernement grec face à la Troïka nous ont obligé a repenser notre vision de la situation actuelle. Toutefois malgré les désillusions, l'espoir en Grèce n'est pas mort, et la lutte contre la Troïka et les politiques d'austérités n'en est qu'à son début. La création du Parti dénommé Unité populaire, en référence au mouvement qui avait porté au pouvoir Salvador Allende au Chili, nous permet de toujours croire à la fin des souffrances du peuple grec.

Le très charismatique et ex-ministre des finances grec ; Yanis Varoufakis pourrait-il incarner cette ligne de la gauche grecque, mais plus généralement européenne, qui refuse tout compromis avec la Troïka ? Un seul homme ne peut à lui seul représenter différents mouvements et partis, mais du fait de son expérience il pourrait être un leader, parmi d'autres, des forces anti-austérité.
Et ce d'autant plus lorsqu'on sait que Varoufakis a d'ores et déjà annoncé qu'il ne serait pas candidat sous l'étiquette Syriza lors des prochaines élections grecques le 20 septembre.
Surtout, aux yeux d'une grande partie du peuple grec, il apparaît comme celui qui n'a pas trahi le programme de Thessalonique ( programme initial de Syriza ) en ayant démissionné de son poste avant l'acceptation de l'accord par Alexis Tsipras.

L'expérience de Syriza au pouvoir, si elle a suscitée un certain enthousiasme lors des premières semaines, voir des premiers mois, a maintenant perdu de son rayonnement. Elle pourrait même servir à la propagande médiatique afin de dénigrer tout projet alternatif de gauche à cette Europe libérale. Suivant la rhétorique de l'ancienne première ministre britannique Margaret Thatcher qui déclarait : "there is no alternativ" pour justifier ses mesures néolibérales.

D'où l'importance, à mes yeux, que nous, militants communistes, nous nous démarquions de la branche de Syriza soutenant l'accord passé avec les créanciers et ayant votée les lois dictées par ces derniers. Le congrès spécial de Syriza qui se tiendra au mois de septembre devrait d'ailleurs avoir une réelle importance compte tenu de la situation actuelle.

L'exemple de l'Espagne le démontre bien, alors qu'après la victoire lors des élections du 25 janvier, Podemos surfait sur la vague Syriza, le parti espagnol doit maintenant faire face à une chute dans les sondages et à une baisse de la popularité de ses dirigeants. Même s'il ne revient pas qu'au gouvernement grec la responsabilité de cette baisse dans les sondages, depuis quelques temps les dirigeants de Podemos ont adouci leurs discours, allant même jusqu'à prôner des alliances avec les sociaux-démocrates du PSOE ( Parti socialiste ouvrier espagnol ).

C'est donc l'image de toute la gauche radicale européenne qui risque de souffrir de l'échec de Syriza. Il est donc crucial d'inculquer un nouveau souffle à nos mouvements ; pour le moment nous ne serions dire si Varoufakis sera candidat aux élections grecques où s'il rejoindra l'Unité populaire. Il conviendra donc d'analyser à nouveau la situation après le congrès de Syriza et après les élections pour faire un bilan plus approfondi.

Mais nous pourrions tout aussi bien choisir comme leader le socialiste britannique Jeremy Corbyn, qui est en passe de devenir le candidat aux élections britanniques du Parti travailliste ( Labour Party ). Se situant à l'exact opposé de Tony Blair, qui avait à l'inverse ramener le Parti vers le centre, Jeremy Corbyn fait de la lutte contre la pauvreté sa priorité. Fervent défenseur du monde ouvrier et de la cause palestinienne, il pourrait être l'espoir pour des millions de britanniques qui s'étaient résignés à choisir pour les mêmes politiques durant des années que ce soit sous les conservateurs où sous les travaillistes.

Dans tous les cas, Alexis Tsipras ne peut plus être celui qui incarne les idéaux de transformations sociales en rupture totale avec la Troïka, alors mêmes que des millions d'européens avaient placé leurs espoirs en lui et en son gouvernement. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire