vendredi 25 septembre 2015

Grèce, et maintenant ?


De nouveau Syriza a remporté les élections législatives en Grèce organisées le 20 septembre dernier, avec il est vrai moins d'élus qu'au mois de janvier et aussi sans doute beaucoup moins d'enthousiasme de la part du peuple grec. Preuve en est le taux d'abstention d'environ 45% alors que ces élections doivent décider de l'avenir du pays pour plusieurs années.
Avant de revenir sur Syriza il convient de relater les scores électoraux des autres partis politiques grecs. La droite de Nouvelle démocratie perd également quelques élus, tout comme le parti souverainiste l'ANEL, allié de Syriza au sein du gouvernement. Le PASOK ( Parti socialiste grec ) engrange en revanche une petite remontée tandis que le Parti communiste grec augmente son nombre de voix mais pas son nombre de députés qui sera de 15. Le réel problème réside dans le score du parti néonazi Aube dorée qui obtient 18 sièges parlementaires devenant de ce fait le 3ème parti politique en terme de représentant à la Vouli- le parlement grec. 

En revanche le nouveau parti, issu de la plateforme de gauche de Syriza, Unité populaire n'a pas pu entrer au Parlement, malgré le soutien de nombreuses personnalités de gauches grecques. Cela est d'autant plus regrettable qu'un groupe parlementaire d'Unité populaire allié à celui du KKE ( Parti communiste grec ) aurait pu exercer un moyen de pression marqué à gauche sur Syriza et son gouvernement qui devra faire avec l'accord imposé par les créanciers. 

Car c'est bien là que réside tout le problème du mandat populaire qu'à désormais Syriza, quelle sera sa marge de manoeuvre en tenant compte de l'accord ? 
Certes dirigeants et élus de Syriza continuent de clamer qu'une politique de gauche au service du peuple sera appliquée, mais en toute objectivité cela semble désormais dur à mettre en place tant les mesures comprises dans l'accord seront néfastes pour l'économie et pour le peuple. 

Je ne doute pas que des lois iront dans le sens de l'intérêt populaire, mais les grandes réformes que Syriza souhaitait au départ ne seront pas réalisables. En parlant de grandes réformes j'évoque par là la volonté de rompre avec le système établi, il n'est pas ici question d'une révolution socialiste, mais de transformation en profondeur du système et d'un renversement du rapport de force en faveur des travailleurs. 

L'expérience Syriza prend donc une nouvelle tournure, celle d'un gouvernement certes conforté par une nouvelle élection, et en ce sens Tsipras a parfaitement respecté la démocratie, mais néanmoins pas libre de réaliser tout ce qu'il souhaite et avec une majorité moindre . Et si nous pouvons affirmer que Syriza s'est vu imposé un accord illégitime, nous ne pouvons pas dire qu'ils auront renoncé si facilement, puisqu'il aura fallu près de 6 mois d'âpres négociations et de chantages de la part des créanciers. Cette lutte aura au moins eu le mérité d'avoir révélé à l'Europe entière la vrai nature de la commission européenne et des gouvernements européens qui, tout en se référant à la démocratie, l'étouffent dès qu'elle prend la moindre forme sociale.

Le Parti communiste, et le Front de gauche se doivent de continuer à être aux côtés du peuple grec dans sa lutte contre les politiques d'austérités. Il n'y a qu'en stoppant cette logique néolibérale que nous parviendrons à arrêter la crise et à redonner aux peuples européens leur dignité et leur liberté. 

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