lundi 14 décembre 2015

Refonder notre programme



Après le dépouillement des bulletins de vote du second tour : aucune région ne sera finalement présidée par le Front national, y compris dans le Nord et en PACA où les Le Pen fille et nièce avaient pourtant une bonne chance de l'emporter. C'est un soulagement pour tous ceux qui croient encore à l'idéal de la démocratie, au vivre ensemble et à la justice sociale. Toutefois cela n'enlève rien aux enseignements à tirer de ce scrutin et au danger que représente désormais réellement le Front national pour notre pays.

Au terme des résultats certains diront que c'est la droite qui l'emporte finalement avec 7 régions gagnées sur 13. La gauche unie et rassemblée obtient 5 régions, mais perd l'Ile de France, tandis que les nationalistes et indépendantistes remportent le scrutin en Corse.
Au cours de la soirée électorale, sur toutes les chaînes de télévisions les mêmes déclarations se sont succédées: "il faut changer la manière de faire de la politique". Certes ce constat est vrai, mais lorsqu'il est prononcé par les dirigeants de la droite, qui ont été au pouvoir plusieurs années, et n'ont proposés que des politiques libérales, quel valeur a-t-il ? Les solutions que proposent Les Républicains (LR) tout comme le Parti socialiste (PS) sont connus, inefficaces et contribuent grandement à la montée de l'extrême droite.

Toujours plus d'aides aux entreprises, toujours moins d'aides aux plus démunis, voilà ce qu'ils nous proposent pour faire avancer la France et réduire pauvreté et chômage. La réalité c'est que les français en ont marre de ces politiques qui depuis des années ne conduisent qu'à la misère sociale. Et ce n'est certainement pas le Front national qui arrangera les choses avec un programme libéral et austéritaire uniquement basé sur le rejet de l'autre et la stigmatisation des musulmans.

C'est en cela que l'émergence d'un nouveau projet de gauche radicale doit au plus vite apparaître et être crédible aux yeux de la population. Le Front de gauche a définitivement démontré son incapacité à traduire l'exigence d'une politique de gauche alors que nous avions réalisé 11% aux élections présidentielles.
Les réactions des différentes formations du Front de gauche, en premier lieu notre Parti communiste démontre tout de même un signe d'espoir. En effet cette fois-ci il apparaît clair qu'il nous faut repenser notre stratégie, peut-être même nos propositions qui sont sans doute perçus comme trop timorées, incapables d'inverser le sens des choses.

Beaucoup d'observateurs qualifient le programme du Front de gauche "L'humain d'abord" moins radical que le "Programme commun" de 1981. Alors oui travaillons à un nouveau projet, un nouvel élan qui est freiné depuis 2012. L'exemple de Syriza nous a démontré qu'un programme basé sur trop de compromis ne fonctionnera jamais.
C'est en partie ce qui explique le taux d'abstention chez les chômeurs où chez les ouvriers, il ne croit plus que le Parti communiste, mais au delà de ça la gauche radicale dans son ensemble puisse offrir une réelle alternative. A force de nous dire opposés à l'austérité, opposés aux traités européens, nous avons peut-être oublié l'essentiel de notre lutte.

Il faut que nous parlions de choses concrètes aux travailleurs, aux immigrés, aux employés, aux jeunes, aux retraités. Le discours doit changé pour pouvoir être capté par l'ensemble de la population qui rêve de changement. Beaucoup de votants FN ne sont pas convaincus par les idées racistes de ce parti, ils pensent simplement que cela constitue une alternative crédible. Il est de notre devoir à nous communistes de capter ce mécontentement populaire en affirmant haut et fort nos convictions, nos idées et nos propositions. 

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