Depuis plusieurs mois, de grandes démonstrations de forces se succèdent
entre, d'une part les tenants d'un discours réactionnaire, issus de la droite,
et d'autre part les forces progressistes et sociales attachées à la démocratie
et qui ont participé en masse à la réélection de Dilma Rousseff en octobre
dernier.
A une mobilisation qui a réuni, selon diverses sources, des centaines de
milliers de personnes il y a quelques jours, les militants de gauches,
syndicalistes ou issus des différents mouvements sociaux ont répliqué
massivement pour défendre la présidente légitime et démocratiquement élue.
En tête des cortèges, le Parti des travailleurs (PT) dont sont issus
l'ancien président du Brésil, Lula, et l'actuelle présidente, ainsi que les
partis de gauches alliés. Tous sont la pour apporter leur soutien à la
présidente, mais une grande majorité d'entre eux réclament également un
changement de la politique gouvernementale. Depuis quelques temps en effet les
solutions préconisées par le gouvernement sont celles qu'utiliseraient plutôt
un gouvernement de droite
Pourtant, le Brésil est bien placé pour savoir que l'austérité et les
politiques libérales ne sont bénéfiques ni au peuple, ni à l'économie d'une
nation. C'est sous l'impulsion des politiques
de gauches menées par Lula, puis par Dilma, lors de son premier mandat, que le
Brésil a pu faire valoir son rôle et son importance sur le plan international.
C'est aussi grâce aux mesures sociales que des millions de brésiliens ont pu
sortir de la pauvreté et bénéficié de programmes sociaux d'ampleurs. L'un des
exemples les plus marquants étant la coopération médicale avec Cuba, qui permet
aux brésiliens de bénéficier des meilleurs soins gratuitement.
Les revendications des défenseurs de la démocratie et de Dilma sont donc
claires : non à la destitution de la présidente mais oui à une réoritentation
de la politique économique en faveur de mesures de gauche.
Deux visions de la société s'affrontent : ceux qui ont tout a gagné en
cas de chute de la gauche au pouvoir, et ceux qui verraient les programmes
sociaux s'arrêter si la droite revenait au
pouvoir. Plus globalement, ces mouvements et ces déstabilisations
internnes se situent dans la stratégie générale des mouvements de droite,
soutenus par les Etats-Unis ( voir : Impérialisme et ingérence en Amérique
latine ) et qui n'acceptent toujours pas l'arrivée de gouvernements
progressistes dans cette région.
Toutefois il ne faut pas omettre les problèmes qui entourent certains
dirigeants du Parti des travailleurs, liés aux affaires de corruption qui ont
touchées le géant brésilien Petrobras. Si la Présidente n'arrive pas à mettre fin à cette corruption et surtout
si le Brésil ne parvient pas à relancer sa croissance, les conséquences
pourraient alors être désastreuses. Et même si Dilma Rousseff a assuré que les
missions et les programmes sociaux seraient maintenus, et même approfondis, le
risque est gros pour le peuple brésilien. Surtout lorsqu'on sait que la droite
n'hésite plus a parler ouvertement de coup d'Etat pour destituer la Présidente.
Le gouvernement aura besoin de l'appui et de l'unité de son peuple pour
continuer à mener les politiques de transformations sociales qui s'imposent.
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