Sans avoir réellement fait de bruit en Europe, le Portugal est depuis quelques mois dirigé par un gouvernement socialiste appuyé par le Parti communiste portugais (PCP) et le Bloc de gauche. Antonio Costa, le premier ministre, avait ainsi pu constituer un gouvernement de gauche après les élections législatives du mois d'octobre dernier, et ce malgré la victoire de la droite ( sans une majorité suffisante ). Assuré du soutien du PCP et du Bloc de gauche afin de former un gouvernement, le PS portugais a ainsi pu accéder au pouvoir.
Dès lors, sans mettre en place un gouvernement et des mesures révolutionnaires, le gouvernement tente tant bien que mal d'améliorer le quotidien du peuple portugais, miné par des années d'austérités.
Pour preuve l'opposition de la commission européenne à la mise en place de certaines mesures du gouvernement, qui n'a pour l'heure toujours pas céder. D'ailleurs, Bruxelles s'est finalement résolu à accepter le budget que souhaite adopter le gouvernement socialiste.
Dès le mois de janvier le nouveau gouvernement a souhaité montrer sa bonne volonté en augmentant le salaire minimum de 25 euros. Par ailleurs, il est prévu qu'il augmentera chaque année jusqu'en 2019 ; ceci étant réalisé dans le but d'aider les plus défavorisés.
Plus globalement l'effort du gouvernement socialiste semble se porter sur l'ensemble de ceux qui ont été volontairement touché par les précédents gouvernements, puisque les retraites et les allocations familiales devraient aussi être augmenté.
Les fonctionnaires, fortement affectés par les mesures précédentes retrouvent eux aussi leur dignité. Depuis janvier, les coupes dans leur salaire ont été diminué et fin janvier le Parlement a voté une loi impliquant le rétablissement des 35 heures, alors que depuis 2013 la durée légale du travail hebdomadaire était passé à 40 heures.
Quatre jours fériés ont par ailleurs été rétablis, tout ces rétablissements nous montrent à merveille comment l'austérité imposée par Bruxelles a conduit le pays à l'appauvrissement, à la servitude, au chômage et à la misère sociale.
Si nous nous éloignons de l'aspect purement économique des choses, le nouveau gouvernement réalise, ou tente de réaliser des mesures progressistes. Ainsi, le Parlement a voté une loi autorisant l'adoption aux couples homosexuels, une réelle avancée sociale a l'heure où d'autres pays européens sombrent dans les politiques réactionnaires et ultraconservatrices.
Enfin, le Portugal a fait part de sa volonté d'accueillir plus de réfugiés, alors que la plupart des dirigeants européens refusent de voir de nouveaux migrants arriver dans leur pays. Certes, cette décision correspond également à un besoin de peupler le pays, le nombre de personnes qui ont quitté le Portugal a sensiblement augmenté ces derniers temps, notamment dans les campagnes. Mais c'est aussi et surtout une réponse humaniste à la situation que traverse l'Europe. Le gouvernement portugais a ainsi déclaré être prêt à soulager une partie des pays de l'Europe du Nord, il a également stipulé qu'il souhaitait accueillir des étudiants ainsi que des personnes ayant de l'expériences dans les métiers de la forêt et de l'agriculture.
L'exemple portugais démontre qu'une politique de gauche est applicable par une coalition de gauche, et que, par conséquent, tous les partis socialistes européens n'ont semblent-ils pas renoncer à défendre les intérêts des travailleurs, même si l'ambition, en terme de lois et de réformes, du gouvernement n'est pas aussi forte que celle qu'aurait eu nos camarades communistes du PCP où du Bloc de gauche. Le Portugal vient de montrer à toute l'Europe que même un petit pays- si l'on compare à des puissances comme l'Allemagne- peut tenir tête à Bruxelles et mettre en oeuvre le programme pour lequel son gouvernement a été élu.
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