Alors même que les mouvements et partis prônant la fin de la Monarchie
et l'instauration de la République sont en passe de gagner les élections
législatives espagnoles au mois de Novembre prochain, principalement Podemos qui propose
un référendum sur le maintien- ou non- de la monarchie, la France préfère
inviter les symboles d'un régime corrompu.
Ce n'est en effet plus un secret pour personne, l'Espagne est l'un des pays les
plus corrompus de l'Union européenne avec pas moins de 350 élus qui seraient
impliqués dans des affaires judiciaires, notamment des parlementaires et autres
élus du Parti populaire de la droite espagnole, ainsi que des membres du Parti
socialiste des ouvriers espagnols (PSOE), c'est à dire ceux qui n'ont de cesse de dénoncer "l'assistanat" des plus démunis. La
famille royale espagnole est elle aussi directement impliquée puisque l'infante
royale est au coeur d'une affaire de blanchiment d'argent.
Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, a donc choisi
d'inviter ce roi-ci, issu d'une lignée qui, faut-il le rappeler, a été
instaurée par le dictateur fasciste Franco. A la fin de son règne, ce dernier
avait en effet désigné pour monarque Juan-Carlos, son neveu et père de l'actuel
roi Felipe VI. Si l'on veut remonter dans le temps, c'est donc une insulte
faite à tous les combattants républicains de la liberté qui se sont battus
ardemment au sein des Brigades internationales pour tenter de préserver la
République espagnole face au putsch des franquistes. Une République espagnole initiée
sous le Front populaire qui avait notamment mis en place un programme
de réforme agraire et de programmes destinées au peuple. D'autant que le roi espagnol n'est pas le
chef du gouvernement espagnol, il n'a qu'une valeur symbolique dans son pays,
telle la reine d'Angleterre.
En 2013 Rafael Correa, président socialiste de l'Equateur, avait visité
la France et avait notamment donné une conférence à la Sorbonne, mais aucun
grand média n'avait relevé cette visite d'un chef d'Etat qui a contribué au
bien-être de son peuple par le biais d'une Révolution citoyenne et de sa
politique intitulée socialisme de "buen vivir" ( bien vivre ). A un
point tel que même les économistes du FMI, que Correa a chassés de son pays,
estimant à juste titre que leurs "conseils" n'avaient conduit qu'à la
misère, parlent du miracle équatorien. Mais pour le gouvernement français, un président socialiste élu par son peuple semble moins important
qu'un monarque représentant l'ancien régime, et qui plus est élu par personne d'autre que par son père.
L'autre événement est le changement de nom de l'UMP pour les
républicains. Si ce changement de nom peut paraître anodin, il reflète la
volonté de la droite de s'approprier le nom de la République alors même que ce
dernier signifie justement le commun et de ce fait est donc destiné à tous
puisque profitable à tous. L'idée de République et le mot
"républicain" ne peuvent donc pas être appropriés par un seul parti, ou un
seul mouvement puisque nous sommes tous des républicains ne souhaitant
nullement rétablir la monarchie. Ainsi lorsque nous nous définirons comme
républicains, dans le sens de partisans de la République, nous devrons
désormais systématiquement marquer la nuance avec le parti du même nom qui
par ailleurs ne la respecte pas. La République implique les idées d'égalité,
de fraternité, de justice, de solidarité et de liberté, des valeurs
que les dirigeants de la droite ne cessent de bafouer. La plupart sont
impliqués dans des affaires jucidiaires, et on ne compte plus les multiples
procédures en cours concernant le chef des républicains, l'ancien président de
la République Nicolas Sarkozy.
C'est donc un pur stratagème de communication en vu des prochaines élections et notamment les présidentielles de 2017, que la droite espère de nouveau gagner après 10 ans de gestion désastreuse. Il faudra donc que nous restions vigilants face aux tentatives de récupérations de la part de la droite.
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