mardi 2 juin 2015

Redonner la parole aux citoyens



Lorsqu'on évoque la notion de démocratie participative, il ne s'agit en réalité que l'idée d'associer les citoyens aux prises de décisions, que ce soit au niveau local, au niveau régional, ou national.
C'est donc à la fois un processus politique visant à une plus ample démocratisation de la société, mais également un moyen pour les citoyens de s'émanciper.
Or cette idée de démocratie participative semble oubliée par nos instances dirigeantes, ceci expliquant sans doute le fort taux d'abstention lors des élections en France. En effet certaines personnes se disent que quelque soit le résultat final, une fois les échéances électorales terminées ils ne seront plus consulter.

Il faut donc remettre à l'ordre du jour ce processus de participation, par le biais d'assemblées, de forums où simplement permettre à n'importe quel citoyen de proposer un projet de loi. Cela pourrait ainsi permettre de faire baisser le taux d'abstention en redonnant confiance aux français envers la politique. Plutôt que d'instaurer le vote obligatoire, qui conduirait certaines personnes à voter sans aucune connaissance des candidats et de leurs programmes, instaurer une participation du peuple dans les prises de décisions peut être la solution. Si, par exemple, la possibilité de révoquer un élu existait ( comme c'est le cas à Cuba, au Venezuela, où en Bolivie ) il est certains que beaucoup plus de personnes exerceraient leur droit de vote et leur devoir de citoyen. Puisque sachant pertinemment qu'ils auraient un droit de regard sur l'action des élus.

L'émergence de Syriza et de Podemos, en Grèce et en Espagne ( voir : Syriza et Podemos ouvrent une brèche ) conforte cette idée. Ces deux formations ont su multiplier les rencontres et les assemblées citoyennes afin de faire participer les citoyens notamment dans les choix de programmes électoraux. Il ne s'agit pas seulement d'informer et de faire participer avant les élections, il s'agit de poursuivre ce processus après les élections, c'est dans ce sens que va le programme de Syriza qui prévoit de démocratiser la vie politique grecque.

En France, les chantiers d'espoirs ( voir : Des chantiers pleins d'espoirs à gauche ), où plus récemment le forum européen des alternatives qui s'est tenu ce week-end sont de parfaits exemples de ce que peut-être la démocratie participative. En associant dirigeants, élus, militants et simples citoyens ces rencontres permettent un débat de fond sur diverses thématiques. Ainsi les citoyens ne sont pas seulement spectateurs, comme lors d'un simple meeting mais véritablement acteurs.
D'autant que, comme l'a démontré le forum européen des alternatives, cela permet de réunir non seulement la gauche française mais également l'ensemble des forces progressistes européennes opposées à l'austérité.

L'idée d'une 6ème République développé en 2012 lors de la campagne présidentielle par le Front de gauche dans le programme l'Humain d'abord, permettrait de réellement associer les citoyens aux prises décisions.

Mais d'abord il nous faut revenir sur le système de la Vème République avant d'évoquer une possible nouvelle République. En se basant tout sur un seul homme- le Président- la Vème peut s'apparenter à une République monarchique. Et même si le Parlement a le pouvoir de destituer le gouvernement, il ne peut en revanche rien faire contre le Président, alors que ce dernier peut le dissoudre.
Cela conforte ainsi l'idée de ceux qui pensent qu'en dépit des protestations, la politique du président restera inchangée. Le mandat de Hollande ne peut que conforter ces propos. Alors que les mobilisations contre sa politique s'amplifient, et que sa côte de popularité est au plus bas, le président persiste et signe dans cette même ligne. Une ligne politique qui contribue à la montée du chômage, au creusement des inégalités, et à la destruction de nos services publics.

Une 6ème République paraît donc essentiel pour démocratiser la vie politique française, et redonner la parole aux citoyens. Par un processus d'Assemblée constituante, le peuple serait convier à participer à l'élaboration de cette nouvelle République, notamment en élisant les futurs députés mais également en participant aux débats pour définir le rôle des institutions. Afin de garantir la présence de travailleurs, d'immigrés, et de personnes représentants toutes les couches de la société, les mandats de députés devraient être limités de façon à ne pas créer de "baronnie locale" comme c'est actuellement le cas.

Une République démocratique, sociale, écologique, solidaire et populaire, voilà ce que doit être la 6ème. Une République où les citoyens, les syndicats et les associations auraient la possibilité d'intervenir dans les débats, de proposer des lois où de révoquer les élus, y compris le Président.
Pour l'heure nous n'en sommes qu'à la théorie, mais comme le montre si bien l'exemple grec, il suffit qu'un peuple prenne son avenir en main pour que les choses changent. 

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