Dimanche 4 octobre se sont déroulées les élections législatives portugaises, quelques semaines seulement après celles en Grèce qui avaient vu le peuple grec reconduire au pouvoir la gauche radicale tout en connaissant l'ingérence de la Troïka par le biais de l'ignoble accord imposé à la Grèce.
Cet événement a-t-il eu un impact sur les résultats du scrutin ? Difficile à dire tant la situation de la gauche radicale portugaise diffère de celle d'autres pays.
En effet, si l'on parle souvent de Syriza en Grèce, du Sinn Féin en Irlande, où de die Linke en Allemagne, la gauche radicale portugaise est, elle, moins mise en avant. Non qu'elle n'est pas présente dans la paysage politique du Portugal, bien au contraire, mais elle apparaît divisée lors de chaque élection en deux mouvements ayant chacun plus ou moins le même nombre de voix et d'élus.
D'un côté la Coalition démocratique unitaire (CDU) formée de nos camarades du Parti communiste portugais et des écologistes,qui a obtenu 8,27% des suffrages exprimés et 17 députés ( soit 1 de plus que lors du précédent mandat). De l'autre le Bloc de gauche qui résulte de la fusion de partis de gauche radicale et qui a obtenu 10,22% des suffrages et 19 députés ( soit 11 de plus que lors du précédent mandat).
Ces deux scores, bien que individuellement assez faible face à celui de la droite, qui remporte les élections avec 36,83% des votes, peuvent devenir important si ces deux mouvements s'associent dans le Parlement. Car même si la droite sort vainqueur de ces législatives, elle y perd néanmoins sa majorité absolu en disposant de 28 députés en moins. D'où le rôle primordial que va avoir le Parti socialiste portugais arrivé en seconde position.
A l'heure où ces lignes étaient rédigées, nous ne savons pas qu'elle va être la décision du Parti socialiste qui va avoir un choix d'une extrême importance à faire.
Alors qu'en Allemagne le SPD avait préféré faire alliance avec le parti d'Angela Merkel plutôt que d'avoir une majorité de gauche composée des verts et de nos camarades de die Linke, le Parti socialiste portugais a lui la possibilité de former une majorité alternative. Où plutôt aurait eu, s'il n'avait pas trahis le peuple portugais en étant le premier à mettre en oeuvre les politiques d'austérités conduisant le pays au chômage et à la misère sociale. Il y a désormais fort à parier pour que, même si le Parti socialiste implorait une telle alliance, le Parti communiste portugais refuserait, un tel choix, et il a toutes les raisons du monde de le refuser. Quant au Bloc de gauche, sans être un spécialiste en ce qui concerne ce Parti, il semble faire aucun doute qu'il n'acceptera pas non plus une telle alliance.
Il faudra donc que nous nous contentions pour le moment d'une augmentation en termes de voix et d'élus des deux mouvements de la gauche radicale portugaise qui, si elle n'est pas encore au niveau de ce qu'avait pu être Syriza, réalise une belle percée.
Dans quelques temps se tiendront des élections primordiales en Espagne où nos camarades d'Izquierda Unida ainsi que le parti Podemos pourraient créer la surprise afin de redonner un nouveau souffle à cette Europe qui en a grandement besoin.
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