jeudi 19 février 2015

Article 49-3 où le déni de démocratie


Le gouvernement Valls a franchi un pas de plus dans le mépris de la souveraineté de l'Assemblée nationale et des parlementaires. Avec l'utilisation de l'article 49-3 de la Constitution qui permet au gouvernement de faire passer une loi sans le vote des députés. Ainsi, ces derniers ne peuvent plus que s'exprimer sur le renversement où non du gouvernement, ce qui contraint les députés du groupe socialiste a voté en faveur du gouvernement, donc de la loi.
Nos députés du groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR) dont sont membres les députés Front de gauche ont annoncé qu'ils voteraient la motion de censure contre le gouvernement.

Cette fois, le gouvernement vient de passer le cap de sa conversion total aux principes du libéralisme économique. Avec une loi qui va instaurer le travail du dimanche, l'extension du travail de nuit, la défiscalisation des dividendes, la privatisation d'aéroports, l'attaque contre les prud'hommes, où encore  la suppression du délit de prison pour les patrons ayant porté atteinte au droit syndical, le MEDEF ne peut que se réjouir, alors que les salariés ont de quoi s'inquiéter.

Concernant le travail du dimanche, il ne résoudra en rien les problèmes économiques et sociaux du pays. Il ne fera qu'aggraver encore plus la situation. Le gouvernement se justifie en exprimant le fait qu'il permettra une augmentation du chiffre d'affaire des magasins, et qu'il réduira le chômage, évoquant aussi que le travail dominical sera sur la base du volontariat et sera mieux rémunéré. Mais si le gouvernement veut augmenter le pouvoir d'achat des salariés, il n'a qu'à augmenter les salaires et porter le SMIC à 1700 euros. S'il veut réduire le chômage il n'a qu'à baisser le temps de travail à 32h par semaine, sans baisse de salaire, et stopper les licenciements boursiers orchestrés par les patrons.
Le dimanche doit rester un jour de repos, un jour familial, un jour où chaque travailleur et chaque travailleuse peut se détendre et passer du temps avec ses proches.

Cette nouvelle attaque contre les acquis sociaux doit aboutir sur une prise de conscience massive du monde du travail qui doit se mobiliser pour empêcher l'instauration de cette loi.
Le gouvernement, Emmanuel Macron et Manuel Valls en tête, peut gesticuler et exprimer que cette loi est résolument de gauche, les citoyens ne sont pas dupes. Si tel était le cas, le gouvernement n'aurait pas eu besoin de passer en force avec le 49-3 puisqu'il dispose en temps normal d'une majorité plus que suffisante. Cette décision témoigne donc d'un changement qui est en train de s'établir comme l'a exprimé notre député communiste André Chassaigne.

Le groupe socialiste, opposé à la motion de censure déposé par la droite, s'est indigné du fait que le groupe GDR votent la motion de censure. En revanche, ils trouvent parfaitement normal qu'un gouvernement se disant de gauche présente un projet de loi de droite.
Même si les frondeurs socialistes se sont opposés à cette motion de censure, une brèche est désormais ouverte et le gouvernement ne peut plus se targuer d'avoir une solide majorité de gauche. Car Manuel Valls ne pourra pas utiliser comme il le souhaite le 49-3 à chaque fois qu'un vote sera serré. Ainsi les frondeurs, les écologistes, voir même certains radicaux pourront décider de voter contre les futurs projets de loi économiques qui seront, à n'en pas douter, dans la lignée de ceux déjà présentés.

Il faut dès à présent étendre les discussions avec ceux qui, à gauche, refusent l'austérité et les choix libéraux du gouvernement. C'est pour aller dans ce sens là qu'aux prochaines élections départementales, qui se tiendront le 22 et le 29 mars, de nombreux accords ont déjà été trouvés entre le Front de gauche et les écologistes, qui ont exprimé leur désir d'alliance avec nous plutôt qu'avec le Parti socialiste.

Cette loi Macron, permettra sans doute de créer une possible alternative à gauche entre tous ceux qui la refusent et qui refusent une telle politique libérale.

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